En finissant Little Busters!, j’ai senti comme un gouffre dans mon esprit, et ce n’est pas la première fois qu’une œuvre de Key me laisse cette impression. Il y a les VNs qui font passer un bon moment au lecteur, mais qui se font ensuite oublier. Puis il y a les autres, une poignée de VNs qui n’attendent qu’à être lus afin de pouvoir marquer l’esprit du lecteur au fer rouge, le laissant par la suite ébloui par l’histoire qu’il vient de lire. Little Busters!, comme vous pouvez vous en douter, fait partie de cette seconde catégorie de VN. C’est du Key, quoi. Cette seule affirmation doit s’imposer à tout mortel comme un argument imparable, une formule magique propre à pousser tous les amateurs de VN à se jeter sur les créations de ce studio. Chez Key, la qualité est une présomption irréfragable.

Sorti en 2007, LB! n’a bénéficié d’un patch anglais complet que depuis très récemment. En effet, l’équipe chargée de traduire le VN s’est fait un plaisir de sortir le patch ce décembre même, le faisant apparaitre comme un merveilleux cadeau de Noël, mais aussi un moyen efficace pour empêcher le fan de Key que je suis de réviser mes partiels (hé, qu’est-ce qu’on y peut ?). LB! ne contient pas de scènes H dans sa version normale, mais il existe une version Ecstasy prévue pour ça, en plus de compter des routes supplémentaires. Malheureusement, le patch pour Ecstasy n’est pas encore sorti.

Dans ce présent billet, je vous exposerai mon avis sur ce VN qui a définitivement marqué mes vacances d’hiver. Et pas besoin d’être devin pour savoir que la critique sera hautement positive. Attention, la partie « Mon appréciation générale » contient des indications qui, sans être vraiment des spoils importants, peuvent nuire au plaisir de la découverte du VN. Vous êtes prévenu.

Naoe Riki n’était encore qu’un enfant lorsqu’il a perdu ses parents. Enfermé sur lui-même et incapable de sortir de sa solitude, sa vie n’avait plus aucune saveur. C’est avec l’aide d’un groupe de quatre gamins, les Little Busters, que Riki est parvenu à sortir de sa dépression et à retrouver le sourire. Les Little Busters, composés de Kyousuke, Rin, Masato, Kengo, et Riki, constituaient alors un groupe soudé comme les doigts de la main, toujours en quête d’aventures.

Maintenant au lycée, ces cinq amis sont toujours aussi inséparables et profitent de leur vie du mieux qu’ils peuvent. Et Riki n’a qu’un seul souhait : que ces jours puissent durer à jamais.

Riki Naoe (doublé par Tomoe Tamiyasu) : C’est le personnage principal de l’histoire. Devenu orphelin très jeune, Riki a été sauvé de la dépression grâce aux Little Busters, un groupe d’enfants qu’il a fini par intégrer. Riki adore passer son temps en compagnie de sa bande d’amis et aimerait que ces bons moments durent pour toujours. Il a la manie de beaucoup se reposer sur Kyousuke, le chef des Little Busters, qui est toujours là pour l’aider. Riki est atteint de narcolepsie et de ce fait, il lui arrive de s’effondrer d’un coup pour dormir, ce qui est gênant pour lui et son entourage.

Ce type, il a trop la classe *__*

Kyousuke Natsume (doublé par Hikaru Midorikawa) : Chef des Little Busters, Kyousuke a un an de plus que les autres membres du groupe. D’une nature enthousiaste, il arrive toujours à trouver des missions loufoques pour distraire ses compagnons. Kyousuke est un ami fidèle sur lequel on peut compter dans toutes les situations, même s’il agit souvent avec un manque de sérieux évident. Il est très attaché à sa sœur Rin et à Riki. Sa cote de popularité auprès des filles est élevée, mais il n’a pas l’air de s’en rendre compte.

Sans doute la fille que je préfère dans le VN, devant Kud.

Rin Natsume (doublée par Tomoe Tamiyasu) : Rin est la petite sœur de Kyousuke. Très ouverte quand elle est en compagnie de ses amis d’enfance, Rin éprouve toutefois beaucoup de difficultés lorsqu’il s’agit d’aborder des gens qu’elle ne connait pas. Cette timidité maladive inquiète son grand frère et le reste des Little Busters. Elle adore s’occuper des chats que lui ramène Kyousuke, à tel point qu’elle a certains tics qui rappellent cet animal. Rin n’hésite pas à frapper Masato dès que ce dernier fait l’idiot, ce qui arrive assez fréquemment.

Un tas de muscles géant, qui est sympa quand même.

Masato Inohara (doublé par Nobutoshi Canna) : Bête mais serviable, Masato voue une obsession pour les muscles. Tout ce qui compte pour ce grand benêt, c’est les muscles, les muscles, et les muscles, ce qui ne l’empêche pas de venir en aide à ses amis quand il le faut. Il partage la chambre du dortoir avec Riki et a l’habitude de se disputer avec Kengo, son rival, avant d’en venir directement aux mains.

Le rival de Masato ! Moins de muscles, mais plus dans la tête !

Kengo Miyazawa (doublé par Yūsei Oda) : Membre du club de kendo, Kengo a la particularité de ne pas venir au lycée en uniforme mais en hakama. Sérieux par nature, il ne supporte pas les âneries de Masato et finit souvent par se battre avec lui. D’ailleurs, il est quasiment le seul à pouvoir lui tenir tête. Bien qu’il semble se préoccuper peu des Little Busters, Kengo est en réalité celui qui y est le plus attaché.

Kud est juste trop mignonneuh ❤ Wafu !

Kudryavka Noumi (doublée par Miyako Suzuta) : Dotée d’un nom imprononçable pour les Japonais, Kudryavka, qu’on abrège en Kud, est une élève d’origine étrangère, bien qu’elle ait un peu de sang japonais dans les veines grâce à sa grand-mère. Elle a voyagé partout dans le monde à cause du travail de son grand-père. Ironiquement, Kud a beaucoup de mal à parler anglais et cela se remarque facilement, mais elle se force tout de même à utiliser des mots d’anglais par-ci par-là, ce qui ne manque pas d’être amusant. Ce personnage est tellement populaire auprès des fans qu’il a fait l’objet d’un spin-off sorti en juin 2010, Kud Wafter, qui présente la suite du scénario de Kud.

La fille surexcitée par excellence !

Haruka Saigusa (doublée par Keiko Suzuki) : Haruka adore donner du fil à retordre au comité chargé de la discipline en faisant des bêtises. Un peu garçon manqué, elle s’excite fréquemment pour un rien et aime débarquer à l’improviste dans la classe de Riki lorsqu’elle en a l’occasion. Elle est douée en cuisine pour les recettes à base d’œufs.

Je ne peux pas m’empêcher de rire quand elle parle et pleurniche x) Elle est juste trop adorable !

Komari Kamikita (doublée par Natsumi Yanase) : Très enfantine, Komari est un peu dans son univers rose bonbon censé fonctionner selon un cercle infini du bonheur. Elle apprécie particulièrement les sucreries et les livres pour enfants. En dépit de sa grande maladresse, elle tient toujours à donner un coup de main à ses amis.

Une vraie terreur, Yui-chan !

Yuiko Kurugaya (doublée par Ryōko Tanaka) : Yuiko est dotée d’une intelligence prodigieuse, ce qui explique son ennui lors des cours. Elle se comporte un peu comme une grande sœur parmi les Little Busters et ne se fatigue jamais de les taquiner. Yuiko a un penchant pour les choses qu’elle considère comme mignonnes, même s’il s’agit de ses amies, comme Kud ou Komari. Bien qu’elle soit une fille, elle est bien plus forte que Masato et Kengo.

Une fille très reposante et particulièrement mignonne =3

Mio Nishizono (doublée par Shiho Kawaragi) : Discrète, Mio a un goût prononcé pour la lecture et sa chambre est remplie de livres. Elle semble intéressée par le yaoi au point de se méprendre quant aux relations qu’entretiennent Riki et ses amis. Mio ne se sépare jamais de son parasol, apparemment à cause de sa santé fragile.

Je pense que mon introduction a été assez claire : j’ai complètement adoré LB!. La recette de Key est toujours aussi efficace et m’a fait verser des larmes (viriles). LB! est un VN doté de personnages intéressants et particulièrement attachants qui emportent le lecteur dans l’incroyable histoire qui défile sous ses yeux. Comme avec Kanon ou Clannad, les protagonistes peuvent paraitre stéréotypés au premier abord, mais leur fond est suffisamment travaillé pour que le lecteur ne s’en soucie pas.

LB! est divisé en deux parties : le scénario principal puis, une fois toutes les routes remplies, le scénario de « Refrain ».

C’est surtout au début de la première partie du VN que l’humour est présent, conformément au schéma généralement suivi par Key. Comment ne pas éclater de rire devant les âneries de Masato et son obsession pour les muscles, au point de trouver normale l’idée d’une fille très musclée ? Comment ne pas ricaner en assistant aux missions de nuit de Rin, surtout lorsqu’elle rencontre Sasasegawa Sasami ? Et cette petite Kud, comment ne pas la trouver craquante avec ses « Wafu ! » et son anglais à la prononciation plus que douteuse ? Enfin bref, il n’est pas possible de s’ennuyer en compagnie de ces personnages hauts en couleur qui donne l’impression au lecteur d’être entouré de vieux potes.

Ensuite, suivant les choix du lecteur, il atterrit sur la route d’une des six héroïnes de LB! et l’histoire se focalise alors sur elle. Bien entendu, ce sera tout sauf joyeux, et c’est d’ailleurs cela qui fait la profondeur des héroïnes. A noter que les routes sont écrites par des scénaristes différents, Jun Maeda ne s’étant occupé que de la route de Rin et du scénario « Refrain ». La qualité des routes est à peu près équivalente, mais il est certain que le lecteur trouvera certaines routes plus émouvantes que d’autres conformément à sa sensibilité. Personnellement, j’ai pris plaisir à faire toutes les routes (peut-être malgré tout une petite préférence pour celle de Kud), mais rien n’a pu surpasser la puissance de « Refrain ».

Parce que, oui, le seul moment où j’ai vraiment cédé aux larmes (ça débordait franchement), c’était dans « Refrain ». Pour ne pas me faire taper sur les doigts, je ne vous soufflerai rien dessus. Absolument rien (vous me remercierez). D’ailleurs, je vous déconseille de chercher en quoi cette deuxième partie consiste (si vous avez déjà testé Clannad, je sais que vous vous demandez si c’est comme « After Story ») car cela risque de vous gâcher la surprise. Sachez quand même que « Refrain » promet d’être bouleversant, dans tous les sens du terme.

En ce qui concerne le VN en lui-même, il est assez spécial par rapport aux œuvres précédemment proposées par Key, voire par rapport aux VNs lambda. En effet, LB! a pour spécificité d’intégrer sa petite série de mini-jeux qui sont un challenge à relever pour le lecteur qui aura terminé l’histoire. Bah oui, seulement lorsqu’il aura terminé l’histoire parce que le lecteur ordinaire ne se soucie que de cet aspect et n’est guère intéressé, une fois qu’il a un peu essayé les mini-jeux, par le temps perdu que représentent ceux-ci. Comme mini-jeux, on trouve l’entrainement de base-ball où Riki doit renvoyer à Kyousuke la balle que lui lance Rin.

Au début, le terrain de jeu est assez vide, mais ça va rapidement être chargé..

On a ensuite les combats, suivant une sorte de système RPG (assez hasardeux) avec des objets à collecter qui serviront d’armes au cours des affrontements. Il y en a encore d’autres mais je préfère vous les laisser découvrir, sachant qu’ils sont plutôt anecdotiques. Notez que leur échec ne bloque pas la progression de l’histoire, d’où leur caractère facultatif.

Dès le début, un combat nous accueille. Ah, je me sens tout nostalgique ~

Des mini-routes sont cachées dans le VN et il est possible de les débloquer en faisant des choix précis. Ils sont assez retors, alors si vous êtes du genre impatient, ce n’est pas une honte de recourir à un des walkthrough que l’on peut dénicher sur la toile. Ils en valent la peine. D’ailleurs, ces walkthrough vous serviront également à éviter les bad ends qui viennent sanctionner le lecteur en cas de mauvais choix décisif.

Au niveau du chara design, le travail a été confié à deux personnes différentes : l’habituelle Itaru Hinoue, connue pour avoir travaillé dans Kanon, Air, et Clannad, et l’artiste Na-Ga, qui a été le chara designer d’Angel Beats!. Leur différence de style est facilement identifiable : ça saute aux yeux qu’Itaru est à l’origine des designs de Komari, Yuiko et Haruka, tandis que Na-Ga a créé ceux de Kud, Rin et Mio. J’ai ma préférence pour le style de Na-Ga, plus abouti, mais on peut remarquer qu’Itaru a continué de s’améliorer depuis Kanon. Son style auparavant old school s’est davantage conformé à celui de Na-Ga afin que la différence stylistique ne soit pas trop choquante pour les yeux. Les personnages dessinés par Itaru demeurent néanmoins très jolis et rivalisent avec ceux de Na-Ga, tout en conservant l’esprit des designs Key.

Rin, par Na-Ga

Haruka, par Itaru Hinoue

En tout, on se retrouve avec 97 CGs d’excellente qualité, sans compter les variantes de certains. Et, quel bonheur, pas une seule scène H dans la version normale de LB!, si ce n’est quelques passages vaguement ecchi ! Passer de YY à LB!, c’est vraiment décoller de l’enfer lubrique pour rejoindre les cieux de la pureté. Key nous rappelle que pour faire un magnifique VN, nul besoin d’inclure du contenu H (bien qu’il existe une version Ecstasy de LB! que j’attends impatiemment pour les routes supplémentaires).

Petite remarque au passage concernant le mini-jeu base-ball qui nous présente les membres des Little Busters en chibi/SD. C’est particulièrement mignon tout en restant drôle et rafraichissant. Un vrai plaisir de les voir sous cette apparence.

Kya, c’est trop meugnon ! >3<

S’il y a bien un truc que Key sait faire, c’est la musique. Après un opening fabuleux chanté par Rita, les 45 pistes du VN nous offrent à elles seules un souvenir impérissable, surtout celles qui jouent sur la tristesse et le sentiment de solitude. LB! pêche un peu au niveau des musiques joyeuses qui, malgré leur bonne qualité, ne tiennent pas la comparaison avec des titres comme Faraway [Haruka Kanata], In the Town of  Unending  Rain, ou Approaching the Light (thème de Mio qui m’a persuadé de faire sa route le plus tôt possible, rien que pour l’écouter) . On peut citer bien entendu des exceptions : Exotic Toybox, qui est le thème de Kud, est un vrai bonheur à écouter et s’incruste aisément dans la tête par une redondance agréable de la mélodie.

Pour en revenir avec les pistes mélancoliques, Key sait parfaitement les utiliser pour souligner le caractère tragique d’un passage. D’ailleurs, c’est l’une d’entre elles qui m’a fait craquer devant « Refrain ». Lors de cette scène, tout y était pour achever le lecteur : le ton de la voix, la phrase proférée, l’image et la musique, cette dernière ayant été le déclencheur final de mes larmes. Décidément, la musique chez Key occupe le premier plan.

Faut-il vraiment attendre ma conclusion pour vous jeter sur LB! ? Eh bien, soit, voilà ce que j’en dis : ce VN est MAGNIFIQUE, n’attendez pas une minute de plus pour vous le prendre ! Si vous êtes un fan de Key, normalement, vous savez de quoi je veux parler et vous n’avez pas attendu la fin de cette critique pour avoir les yeux rivés sur le début de ce chef d’œuvre. Si vous ne connaissez pas les œuvres de Key, à part vous conseiller de vous tirer une balle dans la tête, je préfère vous conseiller de réparer cette erreur dans les minutes qui suivent. Qui mieux que Key pourra combler la vingtaine d’heures de votre vie tout en lui apportant une superbe leçon de morale ? LB! est une véritable ode à la vie et à l’amitié. Key, c’est pour la vie.

Little Busters, un VN à ne manquer sous aucun prétexte ! A bientôt pour un prochain article 😉