Enfin un nouvel article sur mon blog ! Les examens maintenant terminés, d’autres billets ne devraient plus tarder si jamais j’en ai la force (et pour le moment, c’est plutôt bien parti).
Je vous propose aujourd’hui une critique de Hoshizora no Memoria -Wish upon a Shooting Star- (HnM), un galge produit par FAVORITE en 2009, et ayant fait l’objet d’une traduction en anglais dont le patch est sorti récemment. J’ai d’abord été captivé par le style graphique et les artworks que je trouvais vraiment beaux, et par son ambiance vespérale qui m’a suffisamment séduit pour que je me décide à le lire. Autant le dire tout de suite, HnM ne m’a globalement pas déçu : en dépit du manque d’originalité, il parvient quand même à se créer une atmosphère accrocheuse qui se détache de la tendance que j’ai pu constater jusqu’à présent. Un bon point, certes, mais contrebalancé par des défauts qui méritent d’être relevés. La partie « Mon appréciation générale » comporte des spoils mineurs, vous voilà prévenus.
Après la mort soudaine de leur mère, You Kogasaka et sa petite sœur retournent dans la ville de leur enfance pour vivre chez leur tante. You décide dès son arrivée de visiter le lieu où il avait l’habitude d’observer les étoiles avec une amie d’enfance. Il tombe alors sur une fille qui lui ressemble trait pour trait, mais armée d’une énorme faux : elle prétend être une shinigami qui fauche les cauchemars. You n’est pas au bout de sa peine, car cette inconnue du nom de Mare lui plante brusquement son arme dans le corps.
Mare S. Ephemeral
Une fille qui a une très forte ressemblance avec l’amie d’enfance de You. Se targuant d’être une shinigami qui fauche les cauchemars, elle est toujours accompagnée d’une gigantesque faux et se trouve principalement à l’endroit où You avait l’habitude de s’amuser avec la fille de ses souvenirs, lorsque les étoiles sont bien visibles. Mare est mal à l’aise avec les inconnus et adore contredire les gens, surtout You.
Asuho Minahoshi
D’une nature joyeuse, Asuho est une camarade de classe de You, qu’elle connait depuis longtemps, avant même qu’il ne déménage. Elle parvient difficilement à cacher son intérêt pour You. Bien qu’elle soit la déléguée de la classe, elle n’hésite pas à faire la sieste pendant les cours. Elle adore observer les étoiles, à tel point qu’elle fait partie d’un club ayant cette activité pour objet. Asuho travaille de temps en temps au café de son père, le Milky Way.
Chinami Kogasaka
Petite sœur de You, Chinami a le don s’agacer son frère par sa bonne humeur excessive et son côté maladroit qui la rendent difficile à supporter. Malgré sa volonté d’aider son frère, qu’elle adore, à préparer le petit déjeuner chaque matin, son pouvoir de changer n’importe quel aliment en charbon ne joue pas en sa faveur. Grâce à son personnalité très ouverte, elle se fait facilement des amis.
Isuzu Aoi
Voisine de You, Isuzu est une kouhai à la langue particulièrement acérée qui la rend délicate à approcher. A cause de son côté désagréable, elle n’a pas d’amis et n’en veut pas. Elle entretien une relation assez particulière avec les étoiles. Isuzu vit seule avec sa petite sœur, Suzuha.
Kosame Hisakaki
Amie de Asuho, Kosame est une fille très gentille et belle qui agit un peu comme une grande sœur au sein du groupe. Elle adore taquiner ses amis, mais perd son assurance quand c’est à elle d’en faire les frais. Sa tendance lesbienne très marquée a pour victime principale sa jumelle Komomo, même si Asuho en pâtît de temps à autre.
Komomo Hisakaki
L’ainée des jumelles, Komomo fait partie du conseil des élèves et prend ses fonctions très à cœur. Sérieuse mais têtue, elle se dispute souvent avec Asuho au sujet du club, qui ne remplit pas les critères pour être considérés comme tel, d’autant qu’elle déteste personnellement les étoiles. Elle a horreur d’être appelée par son prénom, d’où les taquineries de ses amis. Elle s’occupe du temple familial quand elle en a le temps.
A côté des personnages principaux, on trouve des personnages secondaires que j’ai tenu malgré tout à présenter :
Shino Kogasaka
En tant que tante de You et Chinami, Shino les aime comme s’ils étaient ses propres enfants. Un peu tête en l’air par moment, elle est toujours gentille et ne hausse jamais la voix.
Mirai Asuka
Principal ami masculin et camarade de You, Mirai a pour passion les phénomènes occultes et a créé un club à cet effet.
Haruto Okaizumi
Haruto est un senpai ainsi que le chef du club d’astronomie, qu’il a défendu au maximum face au conseil des élèves. Il lui arrive souvent de perdre la tête et le moyen efficace pour le calmer est de l’occuper avec un objet particulier.
Setsuna Suwa
La mystérieuse Setsuna fait partie du club d’astronomie, mais n’assiste quasiment jamais aux activités.
Souichirou Minahoshi
Le père d’Asuho tient un café, le Milky Way, et est particulièrement tolérant envers les personnes qu’il rencontre. Il tient beaucoup à sa fille, mais est assez maladroit pour l’exprimer.
HnM est un bon visual novel, sans pour autant être un excellent VN. Il reprend les codes du nakige pour offrir une œuvre qui se veut mémorable, moins banal qu’un galge lambda (OwD, par exemple), mais moins appréciable qu’un Little Busters!.
Le début de HnM est particulièrement lent, ce qui peut rebuter certains. Une atmosphère frivole est au rendez-vous dès le début avec le comique de répétition de Chinami (« Onii-chan, onii-chan, onii-chan ! »), qui s’avère rapidement très lourd, et on a également des flashbacks de l’enfance de You. Mais passé ce début nonchalant, l’histoire prend plus de couleurs avec la découverte des différents personnages du VN qui sont stéréotypés (comme dans tous les galge, en fait) mais attachants.
En tout, il y a sept routes, dont quatre sont à débloquer : les routes d’Asuho, d’Isuzu et de Komomo sont disponibles dès le départ ; il faudra alors finir la route d’Isuzu pour débloquer celle de Chinami, et terminer l’histoire de Komomo pour obtenir celle de Kosame ; lorsque toutes les routes seront finies, la route de la fille mystérieuse (true end) est débloquée, et son accomplissement mènera à une route bonus qui est celle de Mare.
Les routes sont inégales en qualité et en longueur : si certaines nous éclairent plus sur les mystères de l’histoire (la route de Kosame et de Komomo, par exemple), d’autres n’apportent pas d’éclaircissement au puzzle (celle d’Asuho, entre autres).
Ce qui distingue HnM des autres VNs que j’ai pu tester, c’est son thème : les étoiles. HnM ne fait pas les choses à moitié et introduit le lecteur dans l’observation des astres par l’intermédiaire d’Asuho, très calée sur le sujet, et des autres personnages, dont You lui-même. On a ainsi droit à une présentation de la légende de Tanabata mettant en scène Orihime et Hiko-boshi, qui se superpose à la promesse qu’a faite You à la fille de ses souvenirs, donnant au tout un côté romantique un peu niais mais que j’apprécie malgré tout.
Les personnages en eux-mêmes n’ont rien d’extraordinaires : comme je l’ai dit, ils sont stéréotypés. Le protagoniste lui-même n’y échappe pas : on est en présence du gars assez classique d’un galge, qui sait avoir du style et aime asticoter les autres, tout en étant fidèle à celle que son cœur a choisi. Cependant, les personnages ont chacun des tics amusants à relever qui les empêchent de tomber dans le cliché pur et dur sans profondeur. On retiendra entre autres le « Heei ! » de Kosame en frappant You à la tête, le « Baka-baka » de Mare, le « Onii-chan, onii-chan, onii-chan ! » de Chinami (qui tape sur les nerfs après trois fois, il faut l’avouer).
Il n’y a pas beaucoup de choix à faire dans HnM, et ces choix sont assez espacés entre eux, ce qui ralentit indéniablement l’accès aux autres routes, même en mode skip.
J’ai trouvé que la meilleure route était celle de la true end, et c’est à peu près le même avis que la plupart des lecteurs donnent après avoir bouclé le VN. Les autres routes ne sont pas mal, surtout celle d’Asuho (que je trouve adorable tant au niveau du personnage qu’au niveau de l’histoire, bien que très classique quant à cette dernière), mais j’ai été déçu par celle de Chinami qui n’a pas su la rendre suffisamment attachante. Le problème avec Chinami, et beaucoup en conviennent, c’est qu’elle est insupportable, même auprès des fans d’imouto (dont je fais partie, même si j’ai un faible plus important pour les personnages grandes sœurs, hum…). Alors qu’une route est censée révéler le passé de la fille afin d’attiser notre compassion, celle de Chinami m’a laissé de marbre, tandis que celle d’Isuzu, fille très désagréable au premier abord, s’est avérée être plus mignonne (le dere dere étant à son apogée).
La mini route de Mare est plutôt anecdotique, celle-ci n’apportant guère de révélation et se finissant très rapidement. Elle a pour but avoué de montrer du lolicon, détail cocasse quand on sait que la team de traduction Staircase Subs a pris un malin plaisir à censurer ses scènes H par une photo de dauphins. Il est possible d’enlever l’impertinente photo de dauphins en supprimant, pour Windows 7, le dossier graph_vis situé dans : C:\Utilisateurs\<Nom d’utilisateur>\AppData\Local\VirtualStore\Program Files (x86)\Crossnet\Memoria.
Dans l’ensemble, chaque route parvient à maintenir une certaine tension quand la situation le commande, ce qui pousse le lecteur à vouloir découvrir la suite.
D’ailleurs, on peut relever que HnM est très tourné tsundere-fan, avec Isuzu, Komomo et Mare comme représentantes. C’est d’ailleurs la première fois que je vois autant de tsundere dans un VN.
En tout, il faudra compter de vingt à trente heures pour achever HnM, ce qui est assez long.
Comme on peut s’attendre d’un VN développé par un studio professionnel, pas vraiment de critiques concernant ce point. Le style de dessin, bien que générique, est très beau. Les personnages masculins dans HnM sont plutôt soignés et ne se retrouvent pas affublés d’un dessin médiocre à cause d’un manque d’attention. Les CGs (et accessoirement HCG) sont de très bonne facture, notamment ceux qui se passent sous un ciel étoilé.
La caméra bouge beaucoup dans HnM : un coup elle se focalise sur untel, un coup elle revient sur un autre, se rapproche de celui-ci, s’en éloigne, etc. Il y a pas mal d’animations, dont certaines accompagnent les scènes où les personnages sont en SD.
A noter qu’on a parfois droit au point de vue des filles que l’on conquiert, et dans ces cas-là, l’écran est encadré par deux bandes noires à la manière d’un film.
Les 47 pistes sont fort sympathiques, tous les registres sont présents. A cause du thème de HnM, on a l’impression que certains OSTs conviendraient vraiment à l’observation d’une nuit étoilée, notamment la piste 32. La piste 41 est ma préférée, elle a ce petit quelque chose qui donne du courage (un peu théorique, je sais), en plus d’être franchement beau. Inévitablement, j’ai apprécié l’opening qui est une version chantée de cette piste.
Le choix des doubleurs est impeccable, un peu trop même pour ce qui est de Chinami : elle correspond merveilleusement bien au personnage, ce qui est à la fois un compliment (on imaginerait mal une autre doubleuse à sa place) et un défaut (ça signifie malheureusement que sa voix est énervante…). Sinon, j’adore la voix d’Asuho, elle est tout bonnement irrésistible quand elle boude ou se plaint ! On voudrait presque l’étreindre.
HnM est un galge/nakige qui est vraiment bon. Il sait conserver une certaine gravité, et l’humour n’intervient pas aux mauvais moments (ce que je reproche à OwD). Le thème est parfait pour les intrigues romantiques. Si Air (Key) évoque un ciel ensoleillé lors d’une chaude journée d’été, Hoshizora no Memoria présente la beauté d’un ciel parsemé d’étoiles assorties de légendes. C’est une lecture que j’ai appréciée en dépit de ses défauts (début long et barbant, routes mal équilibrées), et que je recommanderai même s’il y a mieux (Little Busters!, par exemple).
11 commentaires
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Mai 22, 2012 à 9:28
Sirius
J’ai terminé HnM il y a plus d’un mois alors la « memoria » me fait déjà défaut. J’appréciais encore le titre durant les routes d’Asuho, de Komomo et d’Isuzu (ma préférée). Mais la suite n’a été qu’un long calvaire.
Ce qui manque le plus à HnM c’est une intrigue qui se renouvelle au fil des routes, un lien qui rattache chacune d’entre elles pour former un tout. On a plus l’impression d’avoir un paquet de variations romanesques qu’une véritable histoire. En deux mots : on n’a jamais l’impression d’avancer dans HnM. Ça parle certes de club d’astronomie et de légendes stellaires mais les étoiles sont plus là comme background pour faire joli à des histoires qui sont de plus en plus creuses et stéréotypées au fil des routes que comme thème central. Le thème est d’ailleurs totalement détourné comme celui-ci est en définitive plutôt le souhait du passé.
Sinon bien sûr, on nous ressort tous les poncifs du genre avec l’asociale, la malade, l’existence éphémère, une voire deux amies d’enfance, sans nous épargner les routes totalement gratuites destinées à rassasier les amateurs d’inceste et de lolicon. Celle de la fille mystérieuse est tellement éculée (on voit arriver le drame comme un éléphant dans un couloir) et mal fichue avec ce loop impromptu que je suis resté de marbre devant le final.
En définitive, c’est peut-être aussi l’ambiance, le héros totalement dépourvu de charisme et l’absence d’un vrai thème de fond qui m’ont heurté. HnM n’est pourtant pas différent de n’importe quel autre Key, il arrive juste à faire déborder la goutte de patience et de tolérance que je peux avoir à l’égard du genre avec ses lenteurs et ses niaiseries à répétition.
Et SVP, tuez-moi Chinami.
Mai 22, 2012 à 10:18
Sylfer
Merci pour ton commentaire, que je guettais depuis que j’ai posté le billet.
« Ce qui manque le plus à HnM c’est une intrigue qui se renouvelle au fil des routes, un lien qui rattache chacune d’entre elles pour former un tout. On a plus l’impression d’avoir un paquet de variations romanesques qu’une véritable histoire. En deux mots : on n’a jamais l’impression d’avancer dans HnM. »
=> Je ne suis pas vraiment d’accord sur ce point. Chaque route a essayé d’apporter des éléments à l’histoire, en révélant des points que d’autres routes ne font qu’esquisser, voire n’aborde pas. Les routes d’Asuho, Komomo et Isuzu ont posé les bases de l’histoire, puis les routes de Kosame et de Chinami les ont développés. [SPOIL ALERT : NE LISEZ PAS LA SUITE SI VOUS N’AVEZ PAS FINI LE VN] Dans les trois premières routes, on découvre le mystère du shinigami qui as tué l’amour d’un couple, l’homme qui a donné le télescope à Isuzu, et aussi ce qui est arrivé à Kosame petite. Dans les deux routes qui se débloquent juste après, on approfondit davantage ces données : on apprend l’identité du shinigami, l’identité du couple qui est en fait le père et la mère de X, l’homme qui a donné le télescope est en fait tu-sais-qui, et le quotidien de Kosame est développé. En cela, je ne dirais pas qu’il manque un lien qui rattache chacune des routes pour former un tout, sachant qu’elles se complètent pour apporter plus d’informations sur l’histoire. Ce serait comme un entonnoir : on part des bases générales pour arriver aux détails de l’intrigue. Au final, on avance bien dans HnM, car le mystère se dévoile petit à petit.
« Ça parle certes de club d’astronomie et de légendes stellaires mais les étoiles sont plus là comme background pour faire joli à des histoires qui sont de plus en plus creuses et stéréotypées au fil des routes que comme thème central. Le thème est d’ailleurs totalement détourné comme celui-ci est en définitive plutôt le souhait du passé. »
=> Le thème des étoiles a été détourné, mais vu le côté mystique que prend le scénario, ça aurait pu difficilement rester inchangé. Les étoiles occupent une place centrale, déjà parce qu’on a toujours devant nous la manifestation de leurs pouvoirs : la vie de Kosame, les prêtresses chargées de supprimer les illusions, Mare qui ne peut apparaitre que lors des nuits étoilées, etc. Concernant le côté stéréotypés des histoires, je ne peux le nier, malheureusement. Je me demande même s’il est vraiment possible de faire quelque de non stéréotypé, car on dirait qu’on peut utiliser ce mot pour qualifier la plupart des œuvres jap’…
« Sinon bien sûr, on nous ressort tous les poncifs du genre avec l’asociale, la malade, l’existence éphémère, une voire deux amies d’enfance, sans nous épargner les routes totalement gratuites destinées à rassasier les amateurs d’inceste et de lolicon. »
=> C’est du Nakige, quoi. Les grands classiques ressortent toujours au final, difficile de trouver d’autres thèmes pour émouvoir. Même Key ressort toujours les mêmes recettes. Je ne peux que t’approuver pour les « routes totalement gratuites », opinion que je partage également dans le billet (bien que je ne me sois pas étendu sur l’inceste).
« Celle de la fille mystérieuse est tellement éculée (on voit arriver le drame comme un éléphant dans un couloir) et mal fichue avec ce loop impromptu que je suis resté de marbre devant le final. »
=> Pareil, je n’ai pas vraiment sourcillé à la fin (pas comme avec la True End de G-Senjou no Maou qui montrait un truc à peu près similaire, si tu vois ce que je veux dire, et qui m’a fait un grand sourire), mais je dois admettre que c’est la meilleure route, pour moi, du VN. Prévisible comme tout, mais même si j’adore être surpris, voir de l’originalité, je n’ai rien contre la prévisibilité.
« En définitive, c’est peut-être aussi l’ambiance, le héros totalement dépourvu de charisme et l’absence d’un vrai thème de fond qui m’ont heurté. »
=> J’avoue que You est totalement impersonnel, difficile d’accrocher. Je ne partage pas l’avis pour le thème de fond, mais c’est une différence d’appréciation.
« HnM n’est pourtant pas différent de n’importe quel autre Key, il arrive juste à faire déborder la goutte de patience et de tolérance que je peux avoir à l’égard du genre avec ses lenteurs et ses niaiseries à répétition. »
=> Oh, tu sais, à part les VNs d’Akabei Soft 2, les Galge ont une part de niaiserie qui semble inséparable du genre…
« Et SVP, tuez-moi Chinami. »
=> Franchement, tu l’éduques un tant soit peu et tu auras une waifu à tes ordres. Nul besoin de la tuer =3
Mai 22, 2012 à 10:36
vladisaac
Je n’ai pas joué au jeu et je vais tenter de répondre à quelques points mentionnés par Sirius, en tant que complément d’informations.
Le problème de bon nombre d’Eroge qui sortent… c’est d’être des Chara-ge (terme utilisé dans la blogosphère anglo-saxonne). Bien qu’aucune définition exacte a été donnée pour ce terme, je me le suis approprier pour nuancer mes propos.
Explication : ces titres sont tous basés sur le squelette créé par Key, une Common Route bourrée de scènes slice of life puis une divergence à un certain point qui nous font entrer dans les routes des héroïnes (là je ne vous apprends rien). Et on finit le jeu par une True Route particulièrement épique/émouvante.
Cependant, en voyant le nombre de VN/Eroge qui sortent par mois (en moyenne entre 10 et 30), on peut se poser la question sur la qualité de tous ces titres. En effet, suivre le voie de Key tout en préservant la qualité de leurs histoires … si c’était le cas, on l’aurait tous su.
D’où la nécessité de créer des histoires banalement tristes à base d’héroïnes stéréotypées (qui DOIVENT être attachantes) couplés à des (H)CGs plutôt jolis et des bons doublages : ça fait votre Chara-ge, un modèle de jeu qui peut se vendre relativement bien visant un public Otaku très ciblé.
En gros, on a : 20% sur l’histoire et l’ambiance, 40% sur les personnages , 40% pour les graphismes/doublage/H. +5% pour des bonnes musiques et +10% s’il y a plus de 3 scènes H par héroïnes qui sont bien écrites (bien que je ne comprends pas ce qu’est une scène H bien écrite …).
Bon, j’exagère sûrement sur les pourcentages, mais l’idée est là.
Ceci dit, je n’ai jamais réussi à finir ce type de jeu (Little Busters! entre autre) par manque d’intérêt juste après la Common Route. Une allergie au genre sûrement.
Mai 22, 2012 à 11:28
Sylfer
Tiens, ta participation soulève un point très intéressant qui me taraudait lors de la rédaction de mon billet : le mot « commercial ». Le terme chara-ge que tu as choisi (que je devrais décortiquer avant de rajouter dans article sur l’explication des termes) semble nous amener vers cette question de l’aspect très commercial qu’ont les eroge. D’abord, non content de proposer du contenu H à titre d’appât, la construction scénaristique passepartout permet de créer un VN qui vise un public assez large.
Soit dit en passant, je ne sais pas si c’est vraiment Key qui a posé les fondements d’une telle construction. Il me semble avoir lu que c’était dû à l’influence du studio Leaf, m’enfin bon, ce n’est pas important.
Si j’en reviens au problème qui me taraudait, j’étais très tenté de qualifier HnM d’œuvre assez « commerciale », mais j’ai écarté ce qualificatif pour deux raisons : la première, c’était la connotation peu flatteuse d’un tel qualificatif ; la seconde, c’était que je pouvais l’appliquer sur beaucoup d’œuvres que j’ai pu voir jusqu’à présent, ce qui est dangereux et à prendre avec des pincettes et des gants.
Il faudrait que je fasse plus de recherche à ce sujet, notamment sur le terme de chara-ge, c’est une intervention très intéressante, merci.
Mai 23, 2012 à 11:43
aerindel
Dur de dire qui a la pérennité du sujet, ils ont commencé à quelques années d’écart et Kanon fut le premier travail de Key. A moins qu’Asoko contienne cette construction typique :p.
Après des boites commes Elf avec leurs Dôkyuusei ont aussi proposé ça et disons que la mode a émergé vers le milieu des années 90 (Tokimeki Memorial date de 94 également).
Mais tu sais, tout eroge est commercial par définition :). Personnellement les « romances » en VN ne m’intéressent pas donc je n’en fais pas, mais dans les autres genre t’as aussi ta foultitude de titres médiocres à vomir.
Mai 23, 2012 à 4:22
Sylfer
Ah, j’ignorais ces détails, c’est bien de les évoquer. Je me demande si ce genre de construction est propre aux VNs, ou bien s’il a été influencé par les mangas, animes, livres, etc. Dans ce cas, le concept remonterait à encore plus loin… !
J’avoue, on n’intègre pas des scènes H pour rien ! Pour le moment, je n’ai testé, semble-t-il, que des VNs avec de la romance, donc je ne sais même pas à quoi un VN sans romance ressemblerait x) Ah, peut-être Gadget Trial…
Mai 23, 2012 à 5:30
vladisaac
Mea Culpa, j’ai balancé une affirmation tout en étant ignorant sur la situation : je n’ai aucune idée sur qui a créé le genre. Et je pense que c’est un fait trivial. Mais ce qui est sûr, les jeux de Key ont contribué à rendre le genre populaire.
Concernant le terme de chara-ge, je pense qu’il devait désigner à la base les jeux qui se concentrent sur les personnages. Ni plus, ni moins. Et en voyant les compagnies tenir des sondages sur « qui est votre personnage préféré de tel jeu, on va faire un fandisc sur ce personnage » … ça ne fait que renforcer le sens de ce terme.
Ceci dit, c’est des termes assez général, classifier les VNs est un boulot infaisable. On ne peut pas appartenir à un « genre » sans déborder dans un autre.
Mai 23, 2012 à 5:42
Sylfer
Aucun problème, c’est un détail pas forcément évident, et je pense qu’il est impossible de citer avec pertinence un créateur unique qui aurait posé les bases du genre. Je suis aussi du même avis concernant l’influence de Key, qui n’a pas dû être négligeable dans le domaine.
Effectivement, le terme de Chara-ge désignait à la base, mais aussi maintenant, ce genre de jeux. J’ai d’ailleurs modifié mon article sur l’explication des termes en conséquence.
Classifier les VNs est un boulot faisable, car rien n’oblige un VN à n’appartenir qu’à une seule catégorie. Ne retenir qu’une seule catégorie pour qualifier tel ou tel VN serait une entreprise purement artificielle, je te l’accorde.
Mai 23, 2012 à 10:53
[Brève] Durimu Dream teste Hoshizora no Memoria « VNdex
[…] article de Sylfer sur Durimu Dream. Taggé comme: Durimu Dream, Hoshizora no Memoria Commentaires Commentaires (0) Trackbacks (0) […]
août 8, 2012 à 2:48
shanoliu
Je viens de terminer Hoshizora … je n’ai pas eu la patience de lire tous les commentaires (passion, quand tu nous tiens), mais ce fut un jeu plaisant pour moi, sans être transcendant (7/10 sur vndb). En tout cas, excellent article !
août 13, 2012 à 7:53
Sylfer
Hé, merci ! Content que le VN t’ait plu, il en vaut la chandelle, même s’il n’est pas transcendant comme tu le dis.